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![]() PARIS – LES RUES
(D'après Paris,
450 dessins inédits d'après nature,
paru en 1890)
Il subsiste cependant de nombreux échantillons de ces premières plaques peintes ou gravées. Elles sont accompagnées du numéro indicatif du quartier, d'après la division en vingt-quatre quartiers usitée au XVIIIe siècle. Parmi les pierres gravées qui ont résisté aux outrages du temps et aux reconstructions, citons : RUE POISSONNIÈRE, 5 (au coin N.-E. de la rue de Cléry) ; RUE DE L'ÉPERON, 18 (au coin de la rue Saint-André-des-Arts) ; RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 18 (au coin de la rue de l'Éperon) ; RUE HAUTE-FEUILLE, 18 (au coin de la rue Serpente) ; RUE SERPENTES, 18 (au coin de la rue Hautefeuille) ; RUE DES POITEVINS, 18 (au coin de la rue Hautefeuille) ; RUE HAUTE-FEUILLE, 18 (au coin de la rue des Poitevins) ; RUE DE ZACHARIE, 18 (au coin de la rue de la Huchette) ; RUE DE LA HUCHETTE, 18 (au coin de la rue Zacharie) ; RUE DES SAINTS-PÈRES, 20 (au coin du quai Voltaire). L'église Saint-Sulpice nous conserve à la fois des spécimens d'inscriptions gravées et d'inscriptions peintes sur fer-blanc. Au coin de la rue Saint-Sulpice actuelle, elle porte l'inscription gravée : RUE DES AVEUGLES, 19 ; à droite de la façade, au coin de la rue Palatine : RUE FÉROU, 19. Le mur de soutènement de l'abside et l'abside elle-même, à la rencontre des rues Palatine et Garancière, porte deux plaques de fer-blanc, à fond barbouillé de
Le 180 quartier était le quartier de Saint-André-des-Arts ; le 190, celui du Luxembourg ; le 20, celui de Saint-Germain-des-Prés. Un décret impérial du 23 mai 1806 ordonna la réinscription des noms des voies publiques. Ils furent d'abord peints sur les façades des maisons ; plus tard, on posa quelques plaques de marbre, puis des plaques en fonte avec lettres mobiles ; des plaques en fonte avec lettres peintes sur verre, des plaques en zinc, en porcelaine et même en chanvre. Finalement, en 1847, l'administration municipale adopta les plaques en lave de Volvic émaillée, cuite au grand feu d'après le procédé Hachette, lettres blanches sur fond bleu d'outremer, épaisses de 2 centimètres au minimum, incrustées et scellées à bain de plâtre en affleurement des façades. On les pose non seulement au coin des rues, mais aussi dans certaines parties de leur cours, lorsqu'elles sont très longues, lorsque leur alignement est interrompu ou brisé par de fortes saillies ou de profonds enfoncements, etc. Paris est loin aujourd'hui des 310 rues de Philippe le Bel, et même des 898 rues constatées en la première année du règne de Louis XIV. On en comptait 1,474 au 1er juillet 1854 ; il en existe aujourd'hui 4,000. La majeure partie de cet accroissement est due à l'annexion de l'ancienne banlieue, par suite de laquelle la superficie de Paris s'est trouvée portée de 3,402 hectares 56 ares 7 centiares (34,025,670 mètres carrés) à 25,755 hectares 8 ares (257,558,000 mètres carrés). Avant 1789 il n'existait, à cela près de quelques tentatives locales et sans suite, aucun numérotage pour les maisons, excepté dans les faubourgs bâtis en dehors des anciennes limites et successivement annexés. Mercier nous apprend, dans son Tableau de Paris, qu'antérieurement à 1789, on avait commencé à numéroter les maisons; il ne nous dit pas d'après quel système. Mais les portes cochères, c'est-à-dire les seigneurs et les gros bourgeois propriétaires d'hôtels, ne voulurent pas supporter un numérotage qui les aurait mis sur le pied d'égalité avec leurs voisins les petites gens. C'est ainsi que de nos jours encore les voitures de maîtres ne sont pas numérotées, non plus que les voitures louées a en grande remises. Celles-ci tiennent beaucoup à une exception qui les distingue des fiacres. Un Almanach de Paris, publié dans les premières années du règne de Louis XVI, donnait un numéro très trompeur aux maisons des principales rues. Il accolait à certaines demeures celui des lanternes les plus proches. Or il faut savoir qu'une rue comme la rue Richelieu n'était éclairée que de dix-huit lanternes. C'était peu pour aider à trouver une centaine de maisons. Cependant, dès 1774, le sieur Lesclapart, éditeur d'un autre Almanach de Paris, avait inventé un système beaucoup plus logique : il donnait les adresses des particuliers notables et des commerçants, en attribuant un numéro aux maisons pour un certain nombre de rues. Ce numérotage était établi par portes. Supposons , par exemple, une maison d'habitation s'ouvrant sur la rue par une porte cochère flanquée de deux boutiques ; elle recevait trois numéros dans l'almanach. Ce
Le numérotage par portes, qui reposait sur une base évidemment trop variable, n'en fut pas moins accepté, parce qu'il répondait à un besoin réel. Il entra rapidement dans les habitudes, et l'Almanach royal, devenu national en 1792, ne dédaigna pas de l'adopter. Il aurait suffi de corriger le système de Lesclapart, de Watin et de Moithey pour arriver à un résultat excellent. Malheureusement, en 1794, les sections ou municipalités révolutionnaires s'en mêlèrent ; abandonnant l'idée apparemment trop simple du numérotage par rue, elles entreprirent le numérotage de la ville, les unes par îlot, les autres par séries tournantes, dont le point de départ était aussi difficile à déterminer que le point d'arrivée. L'empereur Napoléon Ier, qui pourchassait l'anarchie jusque dans le détail, rétablit ou plutôt créa l'ordre numéral dans les rues. Un décret du 7 février 1805 établit le numérotage par rues et par séries paires ou de côté droit, et impaires ou de côté gauche. Les numéros partent tous de la Seine, c'est-à-dire que les rues perpendiculaires au fleuve commencent au point le plus rapproché, et les rues parallèles au point d'amont le plus élevé de son cours. D'après le décret de 1805, les premières étaient signalées à l'exil par le fond rouge de la plaque indicatrice, tandis que les secondes étaient inscrites sur fond noir. Cette ingénieuse distinction fut supprimée sous l'administration de M. le comte de Rambuteau, préfet de la Seine. Elle ne manquait cependant pas d'utilité. Par exemple, le boulevard Haussmann et la rue Lafayette, à leur point d'intersection avec la rue de la Chaussée-d'Antin, semblent parallèles ; cependant le premier est classé comme perpendiculaire, et la seconde comme parallèle au fleuve, d'où il suit que les numéros du boulevard Haussmann vont en sens inverse de ceux de la rue Lafayette. La couleur des numéros, telle que le prescrivait le décret de 1805, prévenait toute méprise.
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