Rues et places de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des rues et places de Paris : comment elles ont évolué, comment elles sont devenues le siège d'activités particulières. Pour mieux connaître le passé des rues et places dont un grand nombre existe encore.
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RUES AMELOT / SAINT-PIERRE POPINCOURT,
XIe arrondissement de Paris
(D'après Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, paru en 1875)

Notice écrite en 1855. Présentement la rue Amelot commence au boulevard Richard-Lenoir, transfiguration du canal Saint-Martin et de ses deux quais ; la rue Saint-Pierre-Popincourt fait encore suite à cette rue et finit elle-même à l'angle de la rue Oberkampf, naguère de Ménilmontant.

Un jour viendra sans doute où ces deux rues n'en feront qu'une, qui pourra même s'incorporer alors le reste de la rue des Fossés du Temple. Elles se suivent à la queue leu leu. Celle du milieu faisait encore partie de l'ancien chemin, de la Contrescarpe quand prévalut le nom particulier de Saint-Pierre, qu'elle devait à une statue du prince des apôtres, placée à l'une de ses extrémités : c'était plusieurs années avant la fin du règne de Louis XV.

Rue Amelot, N° 10, se retrouve l'ancienne poudrette ; elle fit face au grenier à sel et se contentait alors d'un toit de chaume. L'autre côté, bordé par le boulevard, n'avait guère de bâti encore que le grenier à sel quand le jardin de la maison de Beaumarchais y ajouta ses murs au commencement de la grande révolution.

Les notables propriétaires de la rue Amelot et de la rue Saint-Pierre, qu'on ne distinguait pas toujours de l'autre, étaient en 1786 :

M. Antoine Dubois, M. Caillet, M. Blanchet, M. Valmelle, la Bnne de Waxheim et M. Delahaye.

La propriété de l'illustre chirurgien Antoine Dubois, qui n'avait alors que trente ans et qui ne fut nommé professeur qu'en 1790, se rapprochait plus de la Bastille que les propriétés des cinq autres. Nous revoyons le petit hôtel de Mme de Waxheim, avec jardinet par-devant, entre le passage Saint-Pierre et la rue de Ménilmontant.

Le Dictionnaire des Rues de Paris nous rappelle qu'en mai 1777 des lettres patentes de Louis XVI autorisèrent le percement de ladite voie de communication. Le fossé de la ville, auquel les arbres du boulevard servaient de balustrade, fut comblé pour lui faire un lit, matelassé de pavés ensuite.

Amelot, ministre des affaires étrangères, auquel on attribue, peut-être à tort, la captivité de Latude, passe également pour avoir dit un mot qui ne le fait pas absoudre sur ce chef : – S'il n'y avait pas de lettres de cachet, je ne voudrais plus être ministre, le roi m'en priât-il les mains jointes... Cet aveu ne fut-il pas l'arrêt de mort de la Bastille ? Louis XVI pourtant n'abusait guère des lettres de cachet, et l'écroulement de la vieille prison d'État, longtemps prise en patience par la noblesse, à laquelle avant tout elle était réservée, n'a nullement empêché le ci-devant ministre d'être mis en prison sous la Terreur. Les geôles changent de nom et physionomie, comme les gouvernements ; mais il y en avait plus encore sous la première république qu'au temps de la Bastille, prison du bon plaisir, ou plutôt citadelle de la raison d'État. Amelot est mort sous les verrous, en 1794.


 

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