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![]() RUE DE VARENNE
VIIe arrondissement de Paris (Histoire de Paris
rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Notice écrite en 1860. La rue de Varenne est une rue de Paris située dans le 7e arrondissement. Longue de 930 mètres, elle commence rue de la Chaise et se termine boulevard des Invalides. Avant 1850, seule la portion comprise entre la rue du Bac et le boulevard des Invalides était dénommée rue de Varenne tandis que la portion entre les rues du Bac et de la Chaise s'appelait rue de la Planche. La rue de la Planche fut réunie à la rue de Varenne par décret du 8 janvier 1850. Ouverte au commencement du XVIIe siècle, la rue de Varenne s'est appelée successivement rue du Plessis, rue de la Garenne ou rue de la Varenne. La rue de la Planche avait reçu ce nom en 1640. Les personnages historiques ne laissent pas souvent leurs noms aux demeures que semblait pourtant leur assimiler pour jamais l'empreinte de leurs succès ou de leurs infortunes, de leurs exploits ou de leurs défaillances, de leurs vertus ou de leurs vices, de leurs croyances ou de leurs doutes. Le caractère et le rang d'un logis ne changent ni aussi vite ni aussi complètement que ceux des habitants qui s'y succèdent.Un hidalgo a beau devenir gueux, il drape son manteau troué d'une façon qui le distingue encore, et il en est de même pour un hôtel, qui se révèle, en dépit de ses transforma tions, jusque dans la décrépitude, et ne tombe tout-à-fait qu'en ruine. Pour nous, qui n'avons le fanatisme ni de l'habit noir, ni de la blouse bleue, il y a des maisons qui portent des pelisses à la Louis XI, d'autres, une coiffure à bandelette nouée par un camée ou une pierre précieuse, comme la belle ferronière, et plus encore, un des costumes des personnages de Molière. Cela dépend de l'époque où elles ont été le plus remarquées. Le 11 de la rue de Varenne porte à nos yeux une perruque volumineuse, qui retombe sur les épaules de Potier de Novion président à mortier, pour lequel il fut édifié par Leduc sous Louis XIV : le petit-fils de ce président ayant la survivance de sa charge, se trouva président à quinze ans. Raphaël de la Planche, trésorier des bâtiments-du-roi, laisse au 15 comme une fraise du temps de Henri IV ; il a créé la rue qui s'est dite de la Planche, entre les rues de la Chaise et du Bac, jusqu'à la présidence républicaine de Napoléon III. Une manufacture de tapisseries y avait le même fondateur, avec entrée rue de la Chaise. Tout ou partie de l'hôtel Novion passa Saint-Agnant, et M. Portail, président au parlement, l'achetait en 1750 d'Edme Duran, marquis de la Feuillée, capitaine au régiment d'Harcourt. La moitié indivise de l'ancien hôtel était celui de Venise, conversion due probablenent à l'ambassadeur de cette république, lorsque le marquis de la Feuillée vendit Marie-Florence du Châtelet, veuve, de Melchior Esprit de la Baume, comte de Montrevel, maréchal-de-camp, qui ne tarda pas à acquérir d'autre moitié. Mme Amelot, née de Brion, laissa la maison patronymique de la rue de la Planche à Amelot, ministre d'Etat, qui la céda au procureur-général Joly de Fleury. La famille de ce magistrat a eu pour acquéreur le marquis de Montmorency, avec lequel traitaient dernièrement les pères de la Miséricorde. Au moment où Napoléon Ier nommait grande-duchesse de Toscane, la princesse Elisa Bacciochi, sa soeur, qui avait déjà exercé le pouvoir sous le nom de son mari, couronné prince de Lucques et de Piombino, elle avait pour palais l'un de ces deux hôtels. Une varenne est un terrain inculte et fertile en gibier, ou une réserve de chasse, et cette traduction étymologique convient à une rue où tombe celle Bellechasse. Néanmoins la localité pourrait avoir eu pour parrain un abbé de Varennes, un seigneur de Varennes ou encore Florent de Varennes, amiral de France. Mathieu Perrot, chancelier de l'académie et de l'église de Bourges, était abbé de Varennes sous Charles IX ; Jacob de Nuchez, coadjuteur de l'évêque de Châlon-sur-Saône, l'était sous Louis XIV et avait pour contemporain François Perron, écuyer, sieur de Varennes. Enfin le bailliage et le greffe de la Varenne, juridiction forestière, se tenaient au Louvre ; mais il y avait aussi une capitainerie des chasses de cette Varenne du Louvre, et rien n'agirait empêché le chef-lieu de la capitainerie de s'asseoir originairement à une petite distance du palais des rois. Caron de Beaumarchais fut lui-même lieutenant général des bailliage et capitainerie royale des chasses de la Varenne du Louvre, grande vénerie et fauconnerie de Franc. L'hôtel Saint-Celais occupé sous Louis XV par la duchesse de Lauzun, se délabre, n°s 24, 26 et 28. Quelque chose aussi appartenait aux récollettes dans la ci-devant rue de la Planche, habitée en notre siècle par M. de Musset, M. de Goyon, la duchesse de Lorges, le prince de Montmorency-Tancarville, la marquise de Paris, le duc de Narbonne. Une salle d'asile réunit des enfants au 39 ; 41 et 43 n'ont fait qu'un ; la duchesse de Narbonne, née Serrant, a disposé du 45 ; le duc de Laroche foucauld-Doudeauville a le 47. A coup sûr, ce pâté d'hôtels n'a pas cuit tout d'une pièce L'hospice des Convalescents, que nous mentionnons rue du Bac, donnait aussi rue de Varenne sur ce point. L'abbé de Fontenille demeurait, en l'année 1736, dans une propriété tenant desdeux côtés et par-derrière à cet établissement de charité, et le duc de Lauragais, qui cultivait les lettres et les sciences ; en était locataire ensuite. Cartaud, en 1732, dessinait pour M. de Janvey une belle maison, près des Convalescents. Mme de Narbonne a possédé aussi le 46 ; les Baignières, le 48, ancienne résidence de Charles Skelton, maréchal-de-camp. L'hôteI de la duchesse d'Estrées, que nous avons vu rue de Grenelle, s'étendait jusque-là. Gouflier, marquis de Thoix, hérita de son père, le n° 66, qu'il céda à Chaumont, marquis de la Galaizière, en 1768. La comtesse Bernard du Prat, née Bourgoing, inaugura l'hôtel d'Auroy, qui suit, sur lequel est assis le majorat, créé pour le comte Rampont, général de l'Empire. A. M. de la. Galaizière fut encore le 60, dit plus tard hôtel de Tingry : M. le comte de Béthune-Sully y succède à M. de Montmorency-Luxembourg. Ce Chaumont de la Galaizière n'avait-il pas pour proche Guy-François de Chaumont-Quitry, qui prenait la qualité de « républicain français » en tête d'une brochure politique, parue en thermidor an VII ? Ce grand-père du marquis de Chaumont-Quitry, chambellan de l'empereur actuel et député, habitait aussi la rue de Varenne ; il était garde-du-corps en 1789. Il y avait un fusil à lui parmi les armes données en nantissement que le Mont-de-Piété distribua au peuple pour la journée du 14 Juillet. La restitution de ces gages étant devenue impossible, on vota à l'Hôtel-de-Ville, pour les porteurs de reconnaissances, une indemnité dont la répartition a été faite sur des pièces qui se retrouvent à la Bibliothèque impériale, section des Manuscrits. Le reçu de Chaumont-Quitry s'y produit, le premier, pour 80 francs de bons sur son fusil. Le millésime 1787 figure dans la serrurerie de la porte du 49. En l'absence d'autres documents, nous regrettons de n'y pas introduire un Jaucourt, un Boisgelin ou un Ségur : nous cherchons en vain rue de Varenne la place exacte de ces trois contemporains des deux Chaumont. Mlle d'Angennes, dont la vie a fini avec le XVIIIe siècle, a laissé à, M. de Vérac la propriété qui précède le superbe hôtel Monaco. Celui-ci dessiné par Cortonne pour le maréchal de Montmorency, prince de Tingry, fut vendu inachevé, en 1723, Jacques Goyon de Matignon, comte de Thorigny. On y revoit, au fond d'un grand jardin, un petit Trianon, pavillon ajouté par M. de Matignon. A son fils, pair-de-France, qui prit le nom de Grimaldi en, devenant prince régnant de Monaco et duc de Valentinois, cette demeure donnait pour voisins Roise, conseiller au parlerment, d'une part et le marquis de Latour-Maubourg, de l'autre. M. de Quéleu, duc de la Vauguyou, ce lieutenant général qui devint le précepteur des quatre petits fils de Louis IV, n'avait été là que locataire de Matignon ou de Tingry. Mademoiselle, princesse Adélaïde, a occupé l'hôtel sous la Restauration ; puis le général Cavaignac, étant chef du pouvoir exécutif ; après cela, M. Baroche, président du Conseil d'État. Le susnommé de Fay de Latour-Maubourg,
lieutenant général, avait eu pour prédécesseur
Philippe de Vendôme, le grand-prieur de France, acquéreur
du comte de Tessé en 1719. La duchesse de Mazarin, née Françoise
de Mailly, mais d'abord femme du marquis de la Vrillière, avait
pris pour son compte la moitié de la vaste propriété
adjugée en 1733 à M. de Latour-Maubourg, après une
saisie pratiquée sur les héritiers du grand-prieur à
la requête de ses créanciers ; si bien que cet hôtel
en faisait deux. Le premier échut à Duprat, marquis de Barbançon,
et à sa femme, Éléonore de Latour-Maubourg ; il fut,
au profit de enfants mineurs du marquis, vendu au duc de Rohan, qui devait
le partager avec le pince de Monaco déjà nommé ;
puis il passa Chimay : Mme Tallien, grâce au divorce, y entra princesse
de Chimay. C'est en 1708, que l'hôtel d'en face est acquis par Lacroix, marquis de Castries, et sa femme, une Rochechouart-Mortemart, d'Angélique de Guynes, veuve de Dufour, seigneur de Nogent, à l'expiration d'un bail consenti au président Etienne d'Aligre. Leur fils épouse la fille du duc de Lévis, nommée dame d'honneur de la duchesse de Chartres sur la présentation du duc du Maine ; il devient lieutenant général, maréchal de France, puis ministre. C'est, nous le rappelons, c'est à la suite d'un duel entre Charles de Lameth et M. de Castries, mestre-de-camp de cavalerie, qui a blessé son adveraire, que tout un peuple excité se porte rue de Varenne, le 13 mars 1790 : l'hôtel est mis à sac, et, au bout d'une demi heure, il n'en reste plus que les murs, avec des monceaux de débris. Des petits-neveux du maréchal occupent de nos jours la maison. Mlle Desmares crée un hôtel au commencement du XVIIIe siècle : le plan en est dressé par Aubry, architecte du roi. Elle, diffère tellement de Mlle. Guimard, avec laquelle des historiographes la confondent, que, la première, elle joue le principal rôle d'Athalie et celui de Sémiramis. Les amoureuses de comédie sont également dans ses cordes, et, grâce à ses talents de rechange, l'emploi des soubrettes lui vaut encore les suffrages du public. Vive, jolie, intelligente, Mlle Desmares obtient des succès à la ville, auxquels elle sacrifie ceux de la scène en n'ayant encore que 39 ans ; mais ce n'est qu'une demi-retraite, car elle joue encore à la cour et sur des théâtres de société, où de vrais seigneurs lui donnent la réplique. Hoguier, baron de Presles, devient ensuite propriétaire de la même maison, dont il est exproprié par des créanciers, alors que l'ambassadeur d'Angleterre l'occupe, et dont se rend adjudicataire le duc de Villeroi, qui en augmente les proportions. Ce gouverneur de l'enfant-roi était un favori de Louis XIV ; le duc du Maine, moins heureux, a vu passer en d'autres mains la surintendance de l'éducation de Louis XV, que lui confiait le testament royal. Aussi bien Villeroi ne refuse pas à son élève un exemple dont le roi défunt se montrait encore moins avare : il est lié publiquement avec la spirituelle et belle Mme de Caylus. Ne voilà-t-il pas des précédents un peu légers, pour un immeuble qui maintenant est de ceux qu'on prend le plus au sérieux ? Il se trouvait déjà ministériel au département du Commerce, lorsque lui a été confié le portefeuille de la Police générale ; la présidence du Conseil-d'État a quitté depuis sept ans l'hôtel Monaco, pour nous remettre ici en présence de l'avocat distingué qui est le chef de ce grand corps de l'État ? Notre 59 est l'ouvrage du duc, de Fornari, un Sicilien, mettant ses talents d'architecte au service du marquis Charles d'Étampes. Le cardinal de Polignac l'habite pendant la Régence, à l'époque où la conspiration de Cellamare recrute plus d'un conjuré rue de Varenne. Cet auteur de l'Anti-Lucrèce, poème latin, que commence à traduire le duc du Maine, occupe le fauteuil de Bossuet a l'Académie. Comme ambassadeur de Louis XIV, il a pris à Utrecht une revanche, de précédentes humiliations, en traitant avec l'Angleterre sans l'assentiment de la Hollande, et c'est alors qu'il a répondu aux négociateurs du pays, qui essayaient de l'écarter : - Nous traitons de vous et chez vous ; mais il faut que ce soit sans vous… Le successeur de M. d'Étampes est le marquis de Mézières-Béthisi, que Saint-Simon nous représente comme un être vaniteux et difforme, ayant épousé une Anglaise dont la mère a été blanchisseuse de la reine, femme de Jacques II. Cette marquise, qu'on ose appeler Mlle de Mézières, comme si elle n'était pas femme de qualité, fait restaurer par Dulin son hôtel. L'un de ses enfants devient lieutenant général et gouverneur de Longwy, tout en cultivant les lettres et les arts. Des Rohan, alliés aux Mézières, les remplacent quelque temps à l'hôtel d'Étampes-Mézières-Montauban. Le 66-67 a été fondé, mais plus tard que les habitations qui l'environnent, par la marquise de la Suze et la vicomtesse de la Rochefoucauld, grand-mère du duc de la Rochefoucauld-Doudeau ville. Cet auteur de Mémoires en cours de publication habite maintenant l'hôtel : il y est né. Si nous cherchons sur le plan de Gomboust. l'immeuble où M. Duchâtel, ancien ministre, réside en ce temps-ci, nous y trouvons la plaine de Grenelle ; mais Lacaille nous montre, dès 1714, l'hôtel de Châtillon, qui n'est pas autre. L'architecte Leblond l'a bâti pour la soeur du duc de Chevreuse, qui venait d'épouser, quoique jeune ; un vieillard, le marquis de Seissac, grand-maître de la garde-robe. Ce mari avait pour le noir une aversion, qui lui survécut pour sa femme et qui la dispensa du deuil. Au lieu de Mme de Seissac, qui faisait emplette plus tard de maison de Lauzun à Passy, la rue de Varenne logea la duchesse de Châtillon, dame d'atours de Madame. Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont, entra postérieurement, en possession. Il jeta le froc aux orties, pour se distinguer à Fontenoy, et voulut même être de l'Académie. Pour un prince du sang, n'était-ce pas un peu déroger ? L'égalité commençait au fauteuil ! Pendant que M. de Clermont, ses bénéfices résignés, allait finir sa vie plus loin du monde, son hôtel devenait d'Orsai. C'était vers 1815 l'habitation d'Armand Seguin, économiste et fournisseur des armées, ami de Fourcroy et de Berthollet, mais qui l'était aussi d'Ouvrard, qu'il fit écrouer pour une dette s'élevant à 60 millions. A la tête d'une immense fortune, Seguin était un grand original, un marquis de Brunoy parvenu ! M. Barbet de Jouy, en 1838, a pris sur la propriété, qui se trouvait alors entre ses mains, de quoi ouvrir la rue portant son nom, et qu'il a défrayée de pavé, de trottoirs, de bornes-fontaines et de conduits pour le gaz, en acceptant l'interdiction d'y élever des bâtiments au-dessus de 16m, 50. Remarquez-vous, que dans cet historique il y a un blanc pour le premier empire ? L'hôtel aurait-il échappé aux billets de logement que le maître signait alors au profit de hauts dignitaires, qu'il défrayait aussi du train de maison ? Oh ! il était tombé au sort, dans dette conscription des hôtels, à en juger par la nombreuse livrée que l'on y voyait dans son 'neuf. N'était-elle pas au service de son Excellence Bigot de Préameneu, l'un des auteurs du Code, que Napoléon avait fait ministre des Cultes ? Cet ancien avocat au parlement, qui avait été député à l'Assemblée législative, resta au pouvoir jusqu'à la Restauration ; mais l'ancien hôtel d'Orsai cessa probablement d'être ministériel avant la fin de l'Empire. L'hôtel de Préameuneu était le n° 17 de l'année 1812, et il y en avait un de Bénévent, numéroté 23, que nous hésitons plus encore à reconnaître. Son altesse Talleyrand avait perdu en 1807 le portefeuille des Affaires Etrangères pour avoir bâti d'autres châteaux en Espagne que ceux de l'empereur ; mais il avait reçu, outre la Principauté de Bénévent, le titre de vice grand électeur, avec 500,000 francs de traitement. Le comte de Langonnay a précédé la famille de Broglie, dans un hôtel édifié en 1704 près celui de Châtillon et embelli au bout de sept années par Boffrand. En 1815 y résidait Lebrun, prince de Plaisance, archi-trésorier de l'Empire, qui avait gardé son fauteuil de sénateur à la chambre des Pairs de louis XVIII quand la nouvelle du retour de l'île d'Elbe vint le surprendre, comme tant d'autres ! M. Valette, son secrétaire, en l'abordant dans le jardin, lui rendit aussitôt un titre qu'il avait cessé de porter : - Comment se porte Votre Altesse ? - Moi, je vais bien, lui répondit Lebrun ; mais mon altesse à la migraine... Toutefois, pendant les Cent-Jours, l'ancien consul Lebrun était grand-maître de l'Université : au milieu même de ses grandeurs, il avait toujours fait état de sa qualité d'homme de lettres. Dernier hôtel de la rue de Varenne. Il eut pour architectes Gabriel et Aubert, dont le client était Peyrenc de Moras, chef du conseil de la maison de Condé, inspecteur général de la Banque. Son altesse sérénissime la duchesse du Maine, princesse vive et ambitieuse, petite-fille du grand Condé, que la conspiration découverte par Dubois avait éloignée de la cour, ne reparut qu'en 1721 ; son mari l'accusait de ses malheurs et de trop dépenser : elle acheta donc, toute seule, mais à vie, la maison Moras. L'excellent accueil que tous deux faisaient aux poètes, aux beaux esprits du temps, les aidait à se consoler séparément de leurs disgrâces ; cette passion qu'ils avaient pour les lettres finit même par les rapprocher, dans le brillant domaine de Sceaux. La duchesse mourut à 77 ans, dans son hôtel, où le maréchal de Matignon la remplaça. Néanmoins Gontaut duc de Biron, lieutenant général, colonel des gardes françaises, achetait des héritiers d'Anne Farges, veuve Moras. Lauzun, qui ne signa duc de Biron qu'en 1788, s'installait à l'hôtel en revenant d'Amérique, épris des libertés qu'il avait contribué à rendre au Nouveau-Monde. Aux Etats Généraux, le député Lauzun était encore l'ami du duc de Chartres, et tous deux eurent la même fin en 1793. L'hôtel, dont les jardins avaient été publics à certaines heures, sous l'ancien régime, servait de geôle sous la Terreur, comme succursale du Luxembourg. Maintenant, c'est le Sacré-Coeur qui en occupe les bâtiments. |
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