Rues et places de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des rues et places, quartiers de Paris : comment ils ont évolué, comment ils sont devenus le siège d'activités particulières. Pour mieux connaître le passé des rues et places, quartiers de Paris dont un grand nombre existe encore.
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RUE GUÉRIN-BOISSEAU
IIIème arrondissement de Paris
(D'après Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, par Charles Lefeuve, paru en 1875)

Notice écrite en 1864. Les anciens numéros de la rue ne sont pas encore remplacés par de nouveaux du côté où le 16 vient le premier. De l'autre, tout est neuf, sans porte, sans numéro.

On ne la connaissait encore, de 1250 à 1350, que sous l'invocation de Guérin-Boucel, particulier qui vraisemblablement avait présidé à sa formation.

En la dernière année du règne de Louis XIV 9 lanternes s'y échelonnaient le long des deux rangées de maisons. Trois de celles-ci appartenaient au sieur Rousselet, avec un jeu de paume par-derrière, et elles se trouvaient au milieu de la rue, du côté droit, contiguës à une assez grande propriété, où demeurait Mme Sémillard. Mais cette étroite voie publique prenait alors sa source devant le prieuré de Saint Martin-des-Champs. La première maison de la rive gauche portait l'enseigne du Mouton ; M. de Creil en était propriétaire.

Les grandes innovations du règne actuel ne coûtent pas à ladite rue moins de 50 immeubles plus que séculaires, dont presque toutes les boutiques étalaient depuis longtemps des bottes remontées et des souliers ressemelés. Il en reste si peu au rez-dè-chaussée des façades survivantes qu'on accuse les Anglais d'avoir accaparé, depuis le dernier traité de commerce, la matière première de l'industrie locale, c'est-à-dire acheté sur pied toute la récolte de chaussures avariées.

Dernièrement un vieux connaisseur qui, pour la première fois de sa vie, quittait la place sans y avoir trouvé de chaussure à son pied, ramassait par dépit un petit morceau de craie pour écrire vis-à-vis, sur une porte neuve : « Ci-gît la rue Guérin-Boisseau. » Et remarquez que la mauvaise humeur de cette ancienne pratique comblait une lacune. Il n'y a pas encore d'autre inscription que la sienne à l'angle de la rue de Palestro, au moment où nous écrivons.



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