Monuments, édifices de Paris
Cette rubrique vous narre l'origine et l'histoire des monuments et édifices de Paris : comment ils ont évolué, comment ils ont acquis la notoriété qu'on leur connaît aujourd'hui. Pour mieux connaître le passé des monuments et édifices dont un grand nombre existe encore.
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L'OBSERVATOIRE
(D'après Paris, 450 dessins inédits d'après nature, paru en 1890)

Au centre d'un emplacement trapézoïde, délimité latéralement à droite par la rue

Les jardins de l'Observatoire sur le boulevard Arago
d'Enfer, à gauche par la rue du Faubourg-Saint-Jacques, et aussi par le boulevard Arago, et auquel on accède de face par une avenue de 40 mètres de largeur créée en vertu d'un décret impérial daté du camp de Tilsitt, le 20 juin 1807, s'élève l'Observatoire, l'un des établissements scientifiques les plus renommés de Paris et du monde. Que de grands hommes s'associèrent pour son éclosion ! Louis XIV le commanda, Colbert l'entreprit, Claude Perrault le dessina, et Cassini l'inaugura au nom de la science. Le bâtiment, commencé en 1667 et achevé en 1672, subsiste en son dessin primitif.

Avec sa tour carrée en avant-corps du côté de la grande avenue, et ses ailes latérales en forme de pavillons octogones, l'Observatoire ressemblerait à quelque château de campagne, si les coupoles et autres appendices qui surmontent les terrasses supérieures de ses toits à l'italienne n'en déterminaient le caractère scientifique et la destination. L'orientation de l'Observatoire a été soigneusement établie au moment de sa construction.

Les quatre faces de sa masse rectangulaire correspondent exactement aux quatre points cardinaux ; la façade d'entrée, regardant l'avenue et les jardins du Luxembourg, est exposée au plein nord ; la façade postérieure, du côté du boulevard Arago, est éclairée par le soleil du midi ; le côté gauche, dominant le faubourg Saint-Jacques, reçoit le soleil levant ; et le côté droit, qui borde la rue d'Enfer, est en plein couchant. La latitude de sa façade méridionale est prise dans la géographie et la cosmographie officielles pour la latitude de Paris ; en

Entrée de l'Observatoire sur l'avenue
conséquence, la ligne méridienne ou méridien de Paris la coupe en deux parties égales. Il n'est entré ni bois ni fer dans cette construction tout entière en pierres de taille.

L'Observatoire, établissement de l'État, dépendant administrativement du ministère de l'instruction publique, est placé sous l'autorité d'un directeur ; son personnel comprend cinq astronomes titulaires, huit astronomes adjoints, et cinq aides-astronomes. Le directeur, assisté d'un conseil, administre l'Observatoire, dirige le service scientifique, pourvoit au service intérieur, et est exclusivement chargé de la correspondance et de la publication des travaux. Il serait difficile de préciser ces travaux sans entreprendre pour ainsi dire un cours complet d'astronomie.

Rappelons seulement que le méridien de Paris, tracé dans la grande salle du second étage, divise l'édifice en deux parties par une ligne qui, prolongée du sud au nord, s'étend d'un côté jusqu'à Collioure, sur la Méditerranée, et de l'autre jusqu'à Dunkerque, sur la mer du Nord. Ces deux lignes, qui se coupent au centre de la façade, ont servi de base aux nombreux triangles d'après lesquels ont été levées au siècle dernier la carte générale de la France appelée carte de Cassini, et, dans le milieu du présent siècle, la carte dite de l'état-major, commencée sous la direction du général Pelet.

L'aile de l'est renferme les cabinets d'observations et leurs instruments, et celle de l'ouest un amphithéâtre pouvant contenir huit cents personnes. C'est là que le grand Arago attira longtemps un auditoire d'élite, subjugué par le charme de sa parole. On a construit en 1850, sur la tour octogonale de l'est, une grande coupole en cuivre, garnie de trappes pour le passage des lunettes, et dont le

Sur la place de l'Observatoire : chanteurs ambulants
plancher est mis en mouvement circulaire, de telle sorte que l'astronome en observation suit pendant toute une nuit le mouvement du ciel. Ce dôme tournant, le plus grand que connaisse le monde scientifique, a environ treize mètres de diamètre. A son centre, se trouve l'immense lunette parallactique construite en 1852 par l'artiste français Brunner.

Elle a neuf mètres de longueur et trente-huit centimètres de diamètre. Enregistrons encore, dans les diverses parties de l'édifice et des coupoles plus petites, les udomètres, qui mesurent la pluie, la lunette équatoriale de Secrétan et d'Eychens, les chronomètres, les régulateurs, les appareils télégraphiques et enregistreurs, le cercle mural de Gambey, les micromètres, le grand cercle méridien et l'immense télescope installés dans le jardin ; le premier, dû à l'intelligente libéralité d'un riche financier, homme d'esprit et de science, M. Raphaël Bischoffsheim ; le second, l'un des quatre plus grands télescopes qui existent, possède un miroir argenté par le procédé Foucault, dont le diamètre est de 120 centimètres.

 


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