Cafes, hotels, restaurants de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des cafés, hôtels et restaurants de Paris : comment ils ont évolué, par qui ils ont été fréquentés. Pour mieux connaître le passé des cafés, hôtels et restaurants dont un grand nombre existe encore.
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LA MAISON DORÉE
(D'après Les cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)

Avant la première république, sous le règne de Louis XVI, s'élevait à l'angle du boulevard et de la rue d'Artois une maison d'apparence très simple, bâtie en 1771, date de l'ouverture de la voie nouvelle. En 1772 on donna à la voie le nom du frère du roi, mais en 1792 le prince qui devait être plus tard Charles X ayant émigré, le nom d'Artois fut remplacé par celui de Cérutti. Ce Cérutti était un littérateur italien, ancien jésuite devenu républicain, élu membre de l'Assemblée nationale et mort en 1791.

Cérutti habitait l'entresol de l'immeuble dont nous parlons, il y donnait des repas luxueux et dans le nombre de ses amis étaient Mirabeau et Talleyrand. Au mois d'avril 1791 on voulut célébrer joyeusement l'anniversaire de la conversion politique de l'Italie, on se rendit aux Frères provençaux. Ce restaurant célèbre alors tenu par Barthélemy, Maneilles, et Simon était alors situé rue de Valois. Mirabeau, en sa qualité de provençal, et Cérutti aimaient beaucoup certains plats bien préparés qui leur rappelaient le Midi. Le vin blanc de Cassis frappé faisait les délices de Talleyrand. Le repas terminé on se leva mais le trio était fortement ému. Mirabeau eut à peine fait quelques pas qu'il chancela, perdit connaissance et tomba dans les bras de Cérutti. Transporté chez lui, rue de la Chaussée d'Antin, le célèbre tribun expirait quelques jours après et fut inhumé au Panthéon où l'ex-jésuite prononça son oraison funèbre. Il se garda bien, naturellement, de faire allusion à la cause qui avait amené la catastrophe.

Quelques mois après, l'Italien mourait et on donnait son nom à la rue. A la rentrée des Bourbons elle reprit son nom d'Artois qui fut, à l'avènement de Louis-Philippe, remplacé par celui du banquier Laffitte qui y avait son hôtel. En 1839 la maison de Cérutti fut démolie et remplacée par le splendide immeuble qui fit, pendant quelque temps, l'admiration des badauds, à cause de son luxe de sculptures et de dorures.

Le restaurant de la Maison-d'Or a eu pour habitué M. Hubert Debrousse, entrepreneur de travaux publics et mort laissant une fortune colossale. En 1871, M. Debrousse fonda le Courrier de France, l'année suivante il achetait la Presse. Il réunissait souvent ses principaux rédacteurs à la Maison-d'Or ; M. Robert Mitchell ; le vicomte de la Guéronnière ; M. Marius Topin, etc.

 


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