Cafes, hotels, restaurants de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des cafés, hôtels et restaurants de Paris : comment ils ont évolué, par qui ils ont été fréquentés. Pour mieux connaître le passé des cafés, hôtels et restaurants dont un grand nombre existe encore.
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LE CAFÉ SAINT-ROCH
(D'après Les cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)

Robespierre habitait rue Saint-Honoré, chez le menuisier Duplay, à peu de distance de cet établissement, dont il était, d'après la chronique, un des habitués. Mais que Maximilien ait ou non fréquenté le café Saint-Roch, il lui avait dans tous les cas laissé son nom, et sous l'Empire les habitants du quartier l'appelaient le café Robespierre. Comme les amateurs de bière ont point de préférences politiques lorsqu'il s'agit de savourer cette boisson, on voyait à ce café Charles Muller, légitimiste, fondateur de la Liberté, qui plus tard céda ce journal à M. Emile de Girardin ; A. Grenier, un bonapartiste ; Aurélien Scholl, un sceptique ; Victor Noir, un parfait républicain, du moins en apparence ; Gambetta, Laurier ; Michelant, rédacteur du National passé ensuite à la France.

Ce surnom de Robespierre donné à son établissement faillit être fatal au propriétaire du café Saint-Roch. Lorsque les troupes occupèrent ce quartier après la prise de Paris sur les communards, on crut que ce débit de boissons étaient un centre où se réunissaient les partisans du pétrole ; une enquête eut lieu et n'aboutit à aucun résultat. Les mânes du filandreux avocat d'Arras auraient tressailli, si après la mort de ce célèbre guillotineur son nom dit suffi pour faire exécuter un innocent.

L'ouverture de l'avenue de l'Opéra amena la disparition momentanée du café Saint-Roch ; ses clients allèrent les uns au café de Choiseul, les autres à la Régence. Mais l'établissement s'est réouvert sur son ancien emplacement et ses habitués sont revenus.

Ils ont bien trouvé quelques changements, les dorures brillantes, les glaces reflétant le soir les mille feux des lustres et des candélabres, la longue terrasse en bordure sur l'avenue de l'Opéra, tout cela ne ressemble en rien à ce qui existait.

M. Sellenick, Feyen-Perrin, Armand Silvestre, Boétzel, Geestchly, Guilbert, Bergerat et d'autres artistes ou écrivains sont le centre d'une réunion assez nombreuse.

M. Sellenick a composé, outre des opérettes, quelques morceaux qui ont eu un grand succès. La Marche Indienne dédiée au prince de Galles lui a valu une fort belle bague, don de l'héritier de la couronne de l'empire britannique, Souvenir de Croissy et d'autres oeuvres ont établi la réputation du célèbre chef de musique de la garde de Paris.

Un cercle s'est installé au café Saint-Roch ; ses membres appartiennent en grande partie au monde des amateurs de choses d'art, ils sont nombreux et contribuent à donner de l'animation à l'établissement où ils se réunissent.

 


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