Cafes, hotels, restaurants de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des cafés, hôtels et restaurants de Paris : comment ils ont évolué, par qui ils ont été fréquentés. Pour mieux connaître le passé des cafés, hôtels et restaurants dont un grand nombre existe encore.
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LE CAFÉ DE MADRID
(D'après Les cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)

Fondé d'abord dans des conditions très modestes, le café de Madrid ne tarda pas à devenir un centre où se réunissaient à certaines heures les rédacteurs des grands journaux de Paris.

Pendant une partie de la journée, on n'y rencontrait que des flâneurs qui entraient pour se rafraîchir ou se reposer ; mais à midi, et surtout à partir de quatre heures, on voyait arriver des types à part, des figures allongées et soucieuses, fronts plissés, coiffures fantaisistes, depuis le gibus détraqué, taché, penchant mélancoliquement vers l'épaule, jusqu'au superbe chapeau de soie flambant neuf.

Entre ces deux extrêmes, on remarquait le chapeau Rubens, aux ailes immenses, le tuyau de poêle déjà retapé et rougissant sous les rayons du soleil, enfin le couvre-chef sans nom, sans acte de naissance, affreux mélange de soie, de graisse, collé sur la tête. Ce dernier était toujours accroché aux patères, son propriétaire étant certain qu'on ne le lui changerait pas. Une fois entré, chacun prenait sa place, puis les conversations s'engageaient ; on refaisait la carte d'Europe, on démolissait l'Empire, et la République devenait le gouvernement de la France. L'Empire a disparu, nous possédons la République, la carte de l'Europe est modifiée ; ces profonds politiques ont vu leurs vœux se réaliser, mais notre pays sait ce que ces changements lui coûtent.

Ces clients du café de Madrid étaient les rédacteurs des journaux républicains qui, par prudence, n'osant point écrire ce qu'ils pensaient sans que le spectre de la correctionnelle leur apparût, se le disaient entre eux.

Les aristocrates de ces réunions étaient MM. A. Flébrard, gérant du Temps, devenu sénateur sous la République ; J.-J. Weiss, ancien secrétaire général des Beaux-Arts sous le ministère Ollivier, élu conseiller d'Etat sous la présidence du maréchal de Mac Mahon, destitué par M. Grévy ; Ranc, Gambetta. Gustave Isambert. Quelquefois, M. Delescluze entrait et prenait part à la discussion. Ses collaborateurs au Réveil, messieurs François Favre, Razoua, Charles Quentin, manquaient rarement à l'heure de l'absinthe.

De temps en temps paraissait M. Génevay – le Severus du Réveil – dont la haute taille, les cheveux et la barbe longs et blancs, la figure maigre, l'air calme, détonnaient au milieu de ce monde tapageur et emporté.

Quand M. Gambetta était au café de Madrid, il se démenait et criait comme un possédé. Un jour. M. Weiss, ayant eu un procès. s'était défendu lui-même, et sa brillante plaidoirie avait obtenu le plus grand et le plus légitime succès. Le futur dictateur, serrant la main au spirituel écrivain, s'écria :

« Weiss, vous avez charmantement parlé.»

On voit que le langage de M. Gambetta était, en 1869, aussi indépendant que celui qu'il emploie à la tribune de la Chambre.

M. Ranc ne riait jamais : ses phrases étaient nettes, claires, incisives ; on songeait, en l'entendant causer, aux exécutions terribles de la première République. Lorsqu'on se plaignait de l'Empire, voulant empêcher ses adversaires d'avoir des journaux, M. Ranc disait qu'il était dans son droit :

« Un gouvernement ne discute pas avec ses adversaires, il les supprime. »

Seulement, il fallait que, selon lui, ce gouvernement fût la forme républicaine jacobine.

Déporté en Afrique pour affiliation au complot dit de l'Opéra-Comique, M. Ranc et quelques-uns de ses codétenus parvinrent à sortir de l'endroit où ils étaient internés, gagnèrent la frontière turque. arrivèrent à Tunis dans un état déplorable et s'embarquèrent pour Gênes. Une fois dans cette ville, il ne leur restait que quelques francs ; c'était maigre. De plus, mal vêtus, hâves, ils n'inspiraient que peu de confiance à ceux qui auraient peut-être pu les employer. Se réclamer du consul de France, il n'y fallait pas songer. Un ami de M. Ranc, M. Permezel, comme lui compromis, et pour le même fait, se trouvait à Turin.

C'était une ressource, mais il fallait, pour aller dans la capitale du Piémont, prendre le peu d'argent qui restait en caisse, et laisser à Gênes, absolument sans un sou, cinq ou six malheureux ; car une fois arrivé, si celui qu'on cherchait était parti, il n'y avait plus possibilité de regagner Gênes : on ne possédait que juste la somme nécessaire pour atteindre la cité piémontaise. Cependant on ne pouvait hésiter. M. Ranc se mit en route, arriva à onze heures du soir à l'hôtel où était descendu M. Permezel. Le garçon dormait ; en voyant cet individu mal mis, il crut avoir affaire à un voleur. Cependant il répondit que M. Permezel était dans sa chambre, mais il refusa énergiquement de donner le numéro et de laisser monter cet étrange visiteur. Enfin, après une longue lutte de paroles, le garçon se décida à monter chez son locataire, et le lendemain, ceux qui étaient restés à Gènes apprirent que leur envoyé avait réussi dans sa démarche, et qu'ils allaient recevoir de l'argent pour s'acheter des habits et des vivres.

D'un caractère aussi absolu que M. Delescluze, partageant les mêmes idées politiques, M. Ranc ne put pourtant point s'accorder avec le rédacteur en chef du Réveil, et dut quitter la rédaction de ce journal. Du reste, le futur délégué à la guerre ne souffrait point qu'on lui répliquât, détestait la contradiction, et commandait de la façon la plus hautaine au personnel qui l'entourait. La rage du pouvoir dominait dans ce jacobin, et il eût sacrifié la moitié des existences de la population française pour couler de force l'autre moitié dans son moule politique.

On ne savait point encore à cette époque que cet austère personnage n'était pas inabordable et que les ministres de l'Empire arriveraient avec lui à conclure certains arrangements. C'était au moment d'une élection partielle dans le Var, M. Dufaure avait posé sa candidature, le gouvernement le combattait. M. Pinard. alors ministre de l'intérieur, rechercha l'appui des radicaux. M. Delescluze fit, en exécution du traité conclu entre lui, M. Pinart et M. Rouher, une campagne contre M. Dufaure, et le ministère lui acheta tous les jours 25,000 exemplaires du Réveil.

M. Isambert avait une ambition qui ne se manifestait que par accès. Grand et mince, la figure jaune, les joues creuses, le menton pointu, terminé par une petite barbiche d'un blond roux, les sourcils froncés, il riait rarement et du bout des lèvres, paraissait toujours songeur. Il ne pouvait, au Temps, être aussi violent que les rédacteurs du Réveil, mais il se rattrapait dans la conversation. Lorsqu'il parlait de l'empereur, il disait toujours Lui. Après le 4 septembre, il devint un des hauts fonctionnaires du ministère de l'intérieur, mais là encore il trouva M. Ranc, qui s'était emparé de la police. Commandait à peu près en maître, et éclipsait ses collaborateurs en républicanisme.

M. Isambert avait débuté dans le journalisme en même temps que M. Vermorel dans les petits journaux du quartier Latin, la Jeunesse et la Jeune France. Puis, les deux amis s'étaient brouillés, et chacun avait suivi sa voie ; l'un, en 1866 ; dirigeait le Courrier français, l'autre était rédacteur du Temps. Avant d'entrer à ce dernier journal, M. Isambert avait passé d'abord par le Courrier du Dimanche.

Ayant, et avec raison, une très haute idée de sa valeur littéraire et de son importance politique, le jeune collaborateur de M. Nefftzer parlait beaucoup de lui et rarement de ses confrères ; il affectait de les mépriser ou de ne pas même. savoir leurs noms. Aussi portait-il toujours dans ses poches des numéros du Temps ou des épreuves de ses articles, et il profitait de la moindre occasion pour les lire. Il nous souvient, à ce propos, qu'un soir, étant avec M. Vermorel dans un café du quartier Latin. M. Isambert entra, après quelques saluts très guindés s'assit à une table, et tira des profondeurs de son paletot plusieurs numéros de journaux. Une étudiante, voisine de table de M. Vermorel, entendant que nous parlions du nouvel arrivé, s'informa si nous le connaissions. Notre réponse affirmative parut satisfaire la jeune femme, qui se replaça en face de son bock et avala quelques gorgées du contenu. Au bout de quelques minutes, elle entama de nouveau la conversation et demanda ce que faisait M. Isambert.

« – Il est homme de lettres.
– Vous aussi ?
– Oui.
– Mon frère également.
– Ah ! comment se nomme-t-il ?
– Elle nous dit un nom parfaitement inconnu.
– Dans quel journal écrit-il
– Oh ! il n'écrit pas. Il est dans une imprimerie où il se sert des lettres pour faire les journaux. »

Après quelques explications, nous finîmes par comprendre que le frère en question était compositeur. La pauvre fille avait confondu la profession d'écrivain avec celle de typographe. Cependant, elle parlait toujours de M. Isambert ; nous nous demandions pour quel motif son nom revenait sans cesse sur ses lèvres gercées, Vermorel finit par s'en informer.

« – C'est parce qu'il n'est pas amusant.
– Pourquoi ? »

Elle nous raconta alors que, quelque temps auparavant, elle avait rencontré M. Isambert sous les ombrages de la Closerie des Lilas, et qu'il lui avait lu des articles imprimés ou manuscrits sur la politique.

A part ces petites faiblesses, M. Isambert n'en est pas moins un écrivain de talent.

Au café de Madrid, on voyait souvent les frères de Fonvielle, Émile Cardon, alors secrétaire de la rédaction du Figaro, le sympathique Alphonse Duchesne, qui avait écrit avec Alfred Delvau les Lettres de Junius ; Paul Manuel, l'auteur dramatique ; Édouard Siébecker. Quelquefois M. A. Nefftzer y faisait une apparition. Razoua, assis en face d'un verre d'absinthe, fumait comme une locomotive, et ne songeait sans doute pas, en dégustant la liqueur verte, qu'il serait un des puissants de la Commune. Le photographe Carjat prenait part aux discussions politiques ; Eyriés et Pradines écrivaient leurs correspondances aux journaux des départements, au milieu du bruit des jacquets, des disputes des joueurs de cartes sur des coups douteux. Leurs plumes rapides noircissaient le papier blanc, car il fallait que les lettres fussent mises à la poste avant six heures.

Hector de Callias, une rose à la boutonnière, le gilet en cœur, le stick à la main, se promenait d'une extrémité à l'autre de la salle. Benassit, l'aqua-fortiste, regardait d'un air calme ce va-et-vient continuel. Fernand Desnoyers, un poète fantaisiste, montrait souvent son maigre profil aux habitués de Madrid, cherchant un ami qui voulût bien lui offrir un apéritif. Desnoyers eut un instant de célébrité. Lorsque la ville du Havre éleva une statue à Casimir Delavigne, il se rendit à la cérémonie d'inauguration, puis, lorsque le cortège officiel se fut retiré, le poète, se plaçant au pied du monument, la face tournée du côté du public, dit à haute voix les vers suivants :

Habitants du Havre,
Havrais : Je viens de Paris tout exprès
Pour insulter à la statue
De Delavigne (Casimir).
Il est des morts qu'il faut qu'on tue
Dans l'intérêt de l'avenir.

Jean du Boys et Charles Bataille faisaient, avec Desnoyers, partie du petit groupe des poètes fréquentant le café de Madrid ; M. Léon Cladel, romancier aussi réaliste que républicain ; M. Castagnary, talent fin et délicat qui a eu le tort de se plonger dans la politique, devenu conseiller d'État ; M. Desonnaz, rédacteur de l'Avenir National ; M. Henri Fouquier, le successeur de M. Derrien au poste de chef de division de la presse au ministère de l'intérieur ; Charles-Félix Durand, rédacteur de la Presse, étaient des habitués plus ou moins fidèles de Madrid. Quelquefois M. Francis Magnard, alors simple rédacteur du Figaro, y faisait une courte station : Charles Monselet y montrait souvent sa figure réjouie. Un bonapartiste enragé, M. Florian Pharaon, s'asseyait dans le comité des purs, et avouait hautement ses opinions impérialistes. De temps en temps, le quartier Latin arrivait au boulevard Montmartre : Raoul Rigault, Eudes, Tridon, Landowski parlaient de la façon dont ils gouverneraient lorsqu'ils seraient les maîtres. On riait alors de ce qu'on prenait pour des hâbleries de cerveaux brûlés. Deux hommes peut-être croyaient à l'avenir de ces fous sinistres. c'étaient MM. Delescluze et Ranc. Ils s'imaginaient se servir d'eux comme d'instruments, les laisser se compromettre, et, s'ils réussissaient dans leurs projets, les mettre de côté et prendre leur place.

Pendant le siège et surtout sous la Commune, le café de Madrid eut pour clientèle les chefs de l'Hôtel de ville, mais alors couverts de galons, faisant résonner leurs sabres et leurs éperons. Pas de soldats, tous commandants. Ces farceurs faisaient l'effet de ces états-majors des républiques de l'Amérique du Sud, où cinq ou six cents officiers généraux, dorés sur toutes les coutures, sont suivis d'une cinquantaine de noirs presque nus, munis de vieux fusils. Pour un corps de troupes composé d'un seul noir, il y a un général en chef, trois ou quatre aides de camp, plusieurs colonels, des chefs de bataillon, capitaines, lieutenants, puis ça s'arrête. Un républicain du nouveau monde ne peut avoir, dans les armées, un grade moindre que celui de lieutenant. Les libéraux français suivent les mêmes errements.

Sous le règne sanglant des communards, le café de Madrid dut fermer. Ses clients, trop fantaisistes, ne payaient que ce qu'ils voulaient ; très souvent, pour éviter toute discussion, ils ne payaient pas. Qui ne se rappelle Pipe-en-Bois, assis à la terrasse du café, sirotant un verre d'absinthe et regardant d'un œil attendri fonctionner les balayeuses mécaniques ou les appareils d'arrosage ? Puis le colonel Razoua, commandant de l'École militaire, qui faisait caracoler un cheval comme dans un cirque. L'inoffensif Pipe-en-Bois, abandonné par M. Gambetta, dont le témoignage pouvait le faire acquitter, fut condamné à une peine des plus dures, adoucie par la commission des grâces ; Razoua, le lundi 21 mai, quitta l'École militaire, laissant les fédérés qu'il commandait se tirer d'affaire, et costumé en civil, il se promenait le lendemain, mardi, sur le boulevard Montmartre, se dissimulant à tous les yeux ; au bruit du canon et de la fusillade, il songeait au moyen de se sauver tandis qu'on exécutait les malheureux qu'il avait entraînés ou forcés de se battre.

Le public du café de Madrid a été disséminé un peu partout : sur les pontons, au bagne, à la Nouvelle-Calédonie, en Angleterre, en Suisse, au conseil municipal de Paris, à l'Assemblée nationale, au conseil général de la Seine.

M. Gambetta est arrivé à la présidence de la Chambre des députés et s'est installé au palais du Petit-Bourbon. M. Razoua est mort à Genève ; M. Habeneck, ancien sous-préfet de Carpentras, destitué pour avoir insulté des moines, n'a pas assez vécu pour assister au triomphe de ses idées matérialistes. M. Weiss a repris sa plume de journaliste ; M. Rani, amnistié, dirige le Voltaire. Le général Crémer a fréquenté le Madrid : on y a vu Bordone, général de rencontre, ancien pharmacien, major de Garibaldi ; Paul Arène, un cigalier que les événements ont transformé en homme politique, va souvent au café de Madrid ainsi que M. Dionysius Ordinaire, ex-rédacteur en chef de la Petite République Française, devenu député ; M. le comte d'Osmoy, qui s'occupe surtout de choses artistiques. M. Poupart-Davyl –Louis Davyl – auteur de la Maîtresse légitime, qui a écrit au Figaro sous le pseudonyme de Pierre Quiroul. Le poète Gustave Mathieu a été jusqu'à la fin un des fidèles du Madrid, il est mort au mois d'octobre 1878. C'était le type du parfait égoïste. Il ne se montrait aimable que pour les littérateurs et les artistes arrivés : Avec les débutants il était insolent et grossier. Il y a des haines terribles chez ceux qui, ayant tenté la carrière littéraire ou artistique, n'ont pu arriver à se créer une situation indépendante.

Gustave Mathieu, obligé pour vivre de rédiger des prospectus, de vendre des vins de Champagne, n'était pas tendre pour les versificateurs et les prosateurs. Il avait du talent, était instruit et cependant il n'arriva qu'à une modeste notoriété.

Voici quelques-uns de ses vers à propos du retour des hirondelles :

Sur les maisons illuminées
Des beaux rayons d'or du lointain.
On entend par les cheminées,
Les menus propos du matin
De ces bavardes hirondelles,
S'entretenant à leur réveil,
Tout en lissant leurs longues ailes.
De vent, de pluie et de soleil.
Les hirondelles sont venues.
Sortant du bleu da firmament
De la brise et des blanches nues :
On ne sait pas d'où ni comment
Les hirondelles sont venues.

Quand le départ de ces oiseaux annonçait le retour du froid, la note du poète était triste :

Aux premières feuilles jaunies
Fuyant l'azur du firmament.
Les hirondelles sont parties :
On ne sait pas où ni comment
Les hirondelles sont parties !...

Et lorsque la vieillesse apparaît :

Mais déjà mes cheveux s'en vont
Et ma barbe en pointe s'éclaire
De ces petites fleurs qui sont
Pâquerettes de cimetière...
Ma face automnale rougit
S'allumant comme un feu de joie ;
Le coin de mon œil en sourit
Par une grande patte d'oie.

Gustave Mathieu est mort à Bois-le-Roi, il a été inhumé dans le cimetière de ce village.

En 1873, au coin du passage Jouffroy, l'un des anciens patrons du Madrid nous fut présenté. C'était un pauvre diable, mal mis, avec une barbe de huit jours. Il sortait de prison. Ayant eu la sottise de se mêler aux affaires de la Commune et l'imprudence de se laisser prendre, il avait été jugé et condamné. Sa peine expiée, il était rentré à Paris, espérant trouver quelques secours chez ses ex-clients qui l'avaient grisé avec leurs idées politiques ; il fut renvoyé de l'un à l'autre et finalement n'obtint rien.

L'amnistie a ramené à Paris tous les anciens habitués du café de Madrid qui étaient à l'étranger ou à la Nouvelle-Calédonie. La politique y tient toujours, à certaines heures, ses assises. Quelques uns des consommateurs occupant de hautes positions officielles ne fréquentent plus le Madrid, mais ils ont été remplacés par d'autres, vifs, pétulants, ambitieux, qui, à leur tour, ne seraient pas fâchés d'émarger au budget de la France.

 


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