Histoire de Paris
Cette rubrique vous livre l'histoire de Paris et de ses arrondissements. Origine, évolution, de la capitale de la France. Pour mieux comprendre la physionomie du Paris d'aujourd'hui, plongez-vous dans les secrets de son passée.
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HISTOIRE DE PARIS
(D'après Paris à travers les âges, histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours, paru en 1879)

Notre-Dame-des-Champs. – Robert le Pieux. – L'Hôtel-Dieu. – L'anneau de paille. – Saint-Martin-des-Champs. – Deux saints Denis. – Le prévôt de Paris. – Le roi voleur. – Les relevailles de Guillaume. – Les serfs de l'église. – Les écoles. – Les pourceaux. – L'abbaye de Montmartre. – Les halles. – Sainte Geneviève des Ardents. – L'assassinat du prieur. – Combats à outrance. – Les champions. – Les fortifications. – La grande boucherie. – Les Templiers. – Saint Nicolas et les mariniers. – Le roi battu. – Les deux têtes de sainte Geneviève. – Les Hospitaliers de Notre Dame de Paris.

Quoi qu'il en soit, ce prévôt était un lieutenant préposé par le roi pour administrer la justice en son nom. Il siégeait au Châtelet dont il était le chef, il était aussi chef de la noblesse et la commandait à l'arrière ban sans être sujet du gouverneur. Nous aurons à nous occuper souvent du prévôt de Paris, mais celui qu'on croit avoir été le premier en possession de cette charge ; Étienne, était un homme qui ne méritait guère en être revêtu, car, profitant de la jeunesse de

Eglise Saint Martin des Champs
Philippe Ier, il lui donna le conseil de piller le trésor de Saint Germain des Prés et de le partager avec lui ; l'indigne prévôt avait jeté s'on dévolu sur la fastueuse croix d'or rapportée d'Espagne par Childebert, et c'était surtout de ce joyau de grande valeur qu'il avait dessein de s'emparer.

Les deux larrons s'entendirent pour l’exécution de ce plan et pénétrèrent dans l'église, mais au moment où Étienne allait porter la main sur la croix ; objet de sa convoitise, il fut subitement frappé de cécité.

Son complice ne manqua pas de voir dans cet événement une punition céleste et se hâta de quitter l'église.

Au reste, c'était un homme peu recommandable que ce roi voleur et le pape Grégoire VII, en parlant de lui, dit :

– Votre roi, ce roi que l'on doit plutôt qualifier de votre tyran, inspiré par le diable, est le principal auteur de ces désordres. Il a souillé de débauches et de crimes tout le cours de sa vie.

Non seulement il commit des crimes, mais il fit des fautes dont l'une d'elles faillit attirer de nouveau sur Paris toutes les horreurs d'un siège.

Jaloux des exploits de Guillaume le Conquérant, roi d'Angleterre, qui était très corpulent, Philippe Ier demanda en plaisantant : – Quand donc accouchera-t-il ? Ce propos gouailleur ayant été rapporté à Guillaume ; celui-ci répondit : – Quand je serai accouché, j'irai faire mes relevailles à Sainte-Geneviève de Paris avec dix mille lances en guise de cierges.

Il tint parole, et partant de Rouen, il ravagea le Vexin, brûla Mantes et se disposait à marcher sur Paris, lorsqu'il mourut en tombant de cheval.

L'annonce de l'arrivée des troupes avait causé une vive impression chez les Parisiens, qui se rappelaient les luttes soutenues par leurs pères contre les Normands et chacun se préparait, malgré tout à défendre la ville, lorsque la nouvelle de la mort de Guillaume vint rassurer les habitants.

Le roi Philippe Ier après avoir répudié sa femme, la reine Berthe, vivait avec Bertrade qu'il avait enlevée à son mari, Foulque, comte d'Angers ; les prélats le firent excommunier en 1094, mais quelques années plus tard, dégoûté de Bertrade, il songea à se réconcilier avec l'Eglise.

Ce fut à ce propos que se tint à Paris le concile de 1104.

Le roi pénitent se présenta devant l'assemblée les pieds nus ; Bertrade en fit autant de son côté. Tous deux déclarèrent qu'ils avaient horreur de leur conduite, qu'ils la regrettaient sincèrement et, promettaient de renoncer aux relations qu'ils avaient ensemble. Ils reçurent l'absolution.

Mais tandis que le roi et la pseudo reine se confessaient de la sorte publiquement, les moines se conduisaient fort mal, les religieuses de Saint-Éloi se distinguaient surtout par leurs désordres. Des plaintes nombreuses furent adressées à Galon, évêque de Paris, qui, en 1107, chassa les religieuses et finit à leur place douze religieux de l'ordre de Saint-Benoît, qui furent tenus de donner, comme avaient toujours fait celles à qui ils succédaient, deux repas par an aux chanoines de la cathédrale : le premier consistait en six porcs gras, deux muids et demi de vin et trois setiers de froment ; le second en huit moutons, même quantité de vin et de plus six écus et une obole.

La dispersion des religieuses donna lieu à l'érection des paroisses de Saint-Martial ; Saint-Pierre des Arcis, Saint-Pierre-aux-Boeufs et Sainte-Croix.

Ce fut en 1108, que Louis VI (le Gros), âgé de vingt-sept ans, succéda à son père.

Aussitôt élevé au trône, ce prince se hâta de rendre un arrêt en faveur des serfs de l'Eglise de Paris, et cela sur les réclamations du clergé, qui se plaignait de ne pouvoir être défendu par ses serviteurs, mais ceci a besoin d'être expliqué.

Les serfs, sujets et serviteurs des ecclésiastiques, étaient entièrement soumis aux prêtres dont ils dépendaient et leur servitude équivalait à un complet esclavage ; leurs maîtres les échangeaient, se servaient d'eux pour les plus rudes travaux et les emprisonnaient lorsqu'ils n'acquittaient pas le tribut qu'on exigeait d'eux.

Un homme libre ne pouvait épouser une fille de corps (c'est-à-dire serve), sans devenir serf lui-même et les enfants qui provenaient d'un semblable mariage étaient serfs en naissant.

Les serfs de l'Église de Paris étaient de plus dans l'obligation de prêter serment en justice, quand le cas l'exigeait, à la place des clercs et des moines dont ils dépendaient et si la partie adverse les traitait de parjures, il fallait qu'ils soutinssent par le duel la vérité du serment qu'on leur avait fait faire.

Mais les hommes libres, méprisant ceux qui ne l'étaient pas, refusèrent peu à peu d'admettre leur témoignage et de se battre contre eux, ce qui autorisait certaines gens à s'emparer par la force de biens ecclésiastiques et à les garder ; ce fut du moins ce que prétendit l'évêque de Paris, qui demanda à Louis le Gros d'intervenir et de proclamer qu'il était permis aux serfs de se battre avec les hommes libres pour soutenir les droits de l'Église. Qu'en outre, leur témoignage aurait la même valeur en justice que ceux des hommes libres et que ceux qui les appelleraient parjures, seraient obligés de se battre avec eux, sous peine de perdre leur cause.

Ces privilèges accordés aux serfs étaient plus profitables à leurs maîtres qu'à eux, néanmoins ils eurent cet avantage de relever la condition de ces malheureux et de reconnaître implicitement une sorte d'égalité devant la loi qui devait rester, il est vrai, bien des siècles encore à l'état de lettre morte, mais qui n'en était pas moins la semence d'un bienfait que l'avenir lointain devait finir par féconder.

Au reste, au milieu des ténèbres de ces temps si barbares encore, quelques jets de lumière commençaient à apparaître.

A l'ignorance complète dans laquelle riches et pauvres, à l'exception du clergé, croupissaient, allait succéder, pour un petit nombre d'abord, puis pour beaucoup ensuite, un peu de savoir. On n'apprendrait plus à lire uniquement pour devenir prêtre. L'instruction toute primaire, toute rudimentaire même qu'elle fût, allait servir à autre chose qu'à être en état de servir les offices religieux.

On pourrait être clerc sans appartenir à l'Eglise !

Déjà en 855 et 859, des dispositions avaient été prises pour relever l'enseignement des lettres divines et humaines et l'école épiscopale de Paris n'avait cessé de prospérer et de s'élever au-dessus de celles des autres grandes villes.

En 900, saint Remi, évêque d'Auxerre, y vint enseigner la philosophie scolastique. Après lui, ce fut Odor à qui succédèrent d'illustres docteurs tels que Roscelin, le fameux Guillaume de Champeaux et Abélard son élève et son rival.

Les écoles les plus célèbres s'étaient établies sur la montagne Sainte-Geneviève. L'école épiscopale se tenait dans le cloître de Notre-Dame-Sainte-Marie et les enfants du roi venaient y recevoir les éléments de la grammaire.

En 1418, Abélard établit une école publique et ses leçons très suivies, lui procurèrent une réputation et une célébrité qu'un événement inattendu vint briser ; la mutilation opérée sur sa personne par le chanoine Fulbert, envieux de sa gloire, l'obligea à se retirer dans un cloître d'où, à la sollicitation de ses élèves, il sortit pour enseigner successivement dans l'Ile de France, en Bretagne, et revenir enfin à Paris, où trois mille écoliers écoutaient avidement sa parole.

Les écoles formées à Paris par Anselme de Laon et Guillaume de Champeaux sont considérées comme la première origine de l'université de la capitale. Ce dernier, fatigué par les luttes qu'il soutenait contre Abélard et d'autres professeurs se retira à l'abbaye Saint-Victor qui n'était alors qu'un prieuré de l'ordre de Saint-Benoît, dépendant de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, et sur sa prière, Louis le Gros en chassa les moines pour y établir des chanoines réguliers de la congrégation de Saint-Ruf.

Guillaume de Champeaux prit l'habit des chanoines et continua à instruire la jeunesse, mais bientôt après, fait évêque de Châlons-sur-Marne, il remit le soin de la communauté à Gilduin et il obtint du roi des lettres en faveur de sa fondation. La maison de Saint-Victor fut si célèbre par sa piété et par la doctrine de ses religieux, dit un auteur ancien, qu'elle devint comme le chef d'une congrégation qui en peu de temps se répandit dans toutes les provinces du monde chrétien.

On voit par le testament de Louis VIII, daté de 1225, que la maison de Saint-Victor avait quarante abbayes dans le royaume, et tenait un chapitre général tous les ans.

Saint Thomas de Cantorbery portait une grande affection à la maison de Saint-Victor et il y logea lorsqu'il vint à Paris.

Cette école forma un grand nombre d'hommes éminents dans les lettres et dans les sciences, mais le relâchement de chaque monastère qui en dépendait, causa dans la suite la désunion de cette congrégation. Ses bâtiments s'étendaient sur le terrain occupé par les rues Guy La Brosse de Jussieu et par l'entrepôt des vins. Nous en reparlerons lorsque François Ier fit rebâtir l'église et une partie des bâtiments de 1517 à 1535.

Vers 1118, Étienne de Garlande, archidiacre de Paris et doyen de Saint-Agnan d'Orléans, fonda une chapelle dans la Cité, au bout de la rue qu'on nomma depuis rue Chanoinesse ; il la dota de la maison qu'il possédait dans le cloître Notre-Dame et de trois clos de vignes, dont deux se trouvaient situés au bas de la montagne Sainte-Geneviève et l'autre à Vitry. Elle n'était ouverte au public que le 17 novembre, jour de la fête de Saint-Agnan. Supprimée en 1790, cette chapelle fut vendue comme propriété nationale le 28 septembre 1791, et démolie en 1795.

En 1799, dit M. F. Heuzey, dans les fondations d'une maison voisine on découvrit plusieurs petits pots de terre cuite, tels qu'il s'en trouve dans quelques tombeaux du moyen âge ; ce qui fait présumer qu'on enterrait autour de cette chapelle.

On sait que le roi Louis VI épousa Adélaïde de Savoie, son mariage fut marqué par un incident assez curieux ; quelque temps auparavant Louis avait de son autorité fait abattre partie d'une maison de la rue des Marmousets qui appartenait au chanoine Duranci, sous prétexte qu'elle avançait trop sur la rue et gênait le passage. Mais le chapitré de Notre-Dame réclama au nom de ses privilèges et de ses immunités.

Le roi reconnut son tort et consentit à payer une amende d'un denier d'or.
Le châpitre exigea que le roi s'exécutât le jour même de son mariage, avant de recevoir la bénédiction nuptiale et le coupable couronné dut consentir à ce qu'il fût fait mention du fait sur les registres du chapitre. Il n'avait le droit de faire démolir une maison que pour élever une église sur son emplacement.

A cette époque, les maisons formant saillie n'étaient pas le seul obstacle qui gênait la circulation les rues étaient dans un état de malpropreté qui ne faisait qu'ajouter par les miasmes qui s'en dégageaient, une cause permanente de pestilence aux maladies contagieuses dont la fréquence augmentait sans cesse.

Les chiens et surtout les porcs qu'on laissait raguer librement dans les rues étaient seuls chargés d'en faire disparaître les immondices ; or ces derniers animaux étaient très nombreux, puisque tous les monastères avaient des pourceaux qui couraient par la ville.

Le 13 octobre 1131, le roi passant à cheval avec son fils sur la motte Saint-Gervais (ou s'élève aujourd'hui la mairie du IVe arrondissement), un porc errant vint se jeter dans les jambes de la monture du jeune homme. Le cheval effrayé se cabra et son cavalier tomba d'une façon si fâcheuse qu'il mourut au bout de quelques heures.

Cet événement fit rendre une ordonnance royale qui défendit à tous les propriétaires de pourceaux de laisser sortir ces animaux, sous peine de leur confiscation au profit du bourreau de Paris.

Observée tant bien que mal pendant quelque temps, l'ordonnance ne tarda pas à tomber en désuétude et le roi Louis IX en 1261, et Charles V en 1369, furent obligés de la renouveler, en l'étendant aux faubourgs de Paris et lieux environnants.

Seuls, les cochons de l'abbaye de Saint-Antoine furent exemptés de la défense et, afin qu'ils fussent reconnus, ils portaient au cou une clochette marquée d'une croix.

Louis le Gros et sa femme Adélaïde fondèrent l'abbaye de Montmartre en 1133 en achetant aux religieux de Saint Martin des Champs la petite chapelle du saint martyr qui existait sur le mont de ce nom et les terrains qui l'avoisinaient ; le monastère fut construit et doté d'une nouvelle église qui existe encore de nos jours (Saint-Pierre de Montmartre) et qui fut consacrée le 21 avril 1147. Des religieuses bénédictines furent installées dans l'abbaye dont nous parlerons plus loin, car non seulement leur histoire et celle des religieuses de Fontevrault qui leur succédèrent sont fertiles en incidents, mais les bâtiments qu'elles occupèrent furent souvent saccagés et endommagés en raison de leur emplacement, la montagne de Montmartre ayant toujours été considérée comme un point stratégique dont il était important de s'emparer en temps de guerre ou de révolution.


Un porc errant vint se jeter dans
les jambes de la monture du jeune homme.
En attendant, disons que malgré les vicissitudes qu'eut à subir l'abbaye ; la petite chapelle du martyr de Saint Dénis était encore debout avant la révolution de 1189 ; elle se trouvait à mi-côte de la butte, en face de la rue et chaussée des Martyrs ; à quelques pas du premier coude que forme la route à droite et à peu près sur la même ligne que la mairie.

Ce fut en 1790, qu'elle fut vendue à un plâtrier qui là jeta par terre au ras du sol, qu'il éventra pour en tirer du plâtre, ce qui fit qu'il ne resta aucun vestige de la chapelle qui était double, c'est-à-dire qu'en outre de celle qui s'élevait au-dessus du sol, il s'en trouvait une seconde en dessous. Le 12 juillet 1611, des maçons en piochant la terre à quelques mètres de la chapelle extérieure, aperçurent une voûte sous laquelle il y avait des degrés pour descendre ; ils descendirent et se trouvèrent dans une cave ou caverne taillée dans le plâtre, qui s'étendait loin sur la droite ; au fond était un autel où se célébrait probablement la messe en l'honneur des saints martyrs ; des fidèles avaient gravé leur nom sur les parois, avec la pointe d'un couteau.

En 1737, un oculiste du nom de Dubois s'étant égaré sur le versant de la colline qui regardé Clignancourt, avait aperçu l'entrée d'un souterrain au milieu des arbustes qui entouraient la fontaine Saint-Denis ; il y avait pénétré et avait trouvé des antiquités de la Gaule païenne. Ce fait qui fit, dit-on, grand bruit à Paris lorsqu'il se produisit, est démenti par l'abbé Leboeuf.

Enfin en 1861, les journaux de Paris annoncèrent qu'on venait de découvrir trois chapelles romaines groupées derrière la vieille église Saint-Pierre, sous la tour de 1'ancien télégraphe.

Montmartre fut longtemps un lieu de pèlerinage ; il y en eut un qui ne manqua pas d'originalité et que rapporté Philibert Delamarre, cité par M. Edouard Fournier.

« A Montmartre, il y a une image de Nostre-Seigneur qui apparoit à la Magdelaine, et au bas est un écrit où on l'appelle Rabboni qui est à dire maistre. Les bonnes femmes ont cru que c'estoit l'image et le nom d'un saint qui rendoit bons les maris et pour cela lui portaient autrefois toucher les chemises de leurs maris, moyennant quoy elles croyoient qu'il falloit qu'ils rabonnissent ou qu'ils crevassent dans l'année. »

Revenons à l'église Saint Pierre. La façade actuelle est moderne, à l'intérieur l'édifice est divisé en deux parties : la première, seule consacrée au culte, a été restaurée sans goût au siècle dernier ; elle a la formé d'un carré long sans transept, avec une nef et deux bas côtés. Du côté des collatéraux dont la voûte, jadis ogivale a été remplacée par un plafond, les piliers sont formés de jolies colonnes accouplées l'intérieur de la nef, les colonnes sont remplacées par des boudins montant jusqu'à la naissance de la voûte, refaite au XVe siècle.

Deux colonnes de marbre placées au-dessous des orgues, deux autres semblables, dans l'abside, plusieurs chapiteaux de marbre blanc surmontant des colonnes de la nef, sont de l'époque de la construction primitive. Les orgues viennent de l'ancienne église de Notre Dame de Lorette. La cuve baptismale est du XVe siècle.

Au midi de l'église, se trouve une sorte de jardin appelé le calvaire, où l'on voit des débris provenant de l'ancien monastère, entre autres une belle pierre tombale du XIIe siècle représentant une abbesse crossée. Le chemin de croix en sept stations au calvaire de ce jardin, fut érigé en 1835.

Pendant la Révolution, on éleva sur l'abside une tour au sommet de laquelle fut placé un télégraphe aérien, il a disparu depuis l'invention du télégraphe électrique.

A droite de la petite cour qui précède l'église, fut bâtie en 1861, la chapelle des catéchismes.

Tout au fond du jardin, se trouve une grotte souterraine reproduisant la forme et la dimension du Saint-Sépulcre de Jérusalem ; on y voit un Christ au tombeau, en terre cuite, provenant du mont Valérien. C'est aussi par le jardin qu'on pénétrait dans la seconde partie de l'église appelée le choeur des dames, autrefois réservée aux religieuses de l'abbaye.

Pendant la Commune de 1871, l'église Saint Pierre devint (le 12 mai) un magasin de munitions, destiné à approvisionner les batteries de la butte Montmartre. Malgré les innombrables projectiles que l'artillerie régulière envoya sur la butte, l'église ne fut pas atteinte et les pertes qu'elle éprouva furent insignifiantes.

La rue Saint-Bon a tiré son nom d'une chapelle, qu'on suppose aussi avoir été bâtie par Louis le Gros, et qui appartenait à l'abbaye de Saint Maur les Fossés ; elle avait le titre de prieuré, elle était flanquée d'une tour de construction plus ancienne. Au XVIIIe siècle elle rapportait 1,500 livres au prieur. Elle fut démolie en 17112.

Le prieuré de Saint-Denis de la Chartre, possédait un terrain nommé Champeaux, qui occupait à peu près l'emplacement des halles actuelles. Louis le Gros y établit un marché pour les merciers et les changeurs ; ce fut l'origine des halles de Paris ; plus tard, Philippe Auguste acheta des lépreux qui demeuraient hors la ville, la foire de Saint Ladre, qu'il transférai à Champeaux, et fit bâtir deux halles qu'il entoura d'un mur de pierre avec des portes qu'on fermait la nuit.

Saint Louis y adjoignit deux halles au drap et une troisième, entre les deux, avec un appentis, dans laquelle se trouvaient des loges que le roi, qui en était propriétaire, louait soixante-quinze livres aux merciers et aux corroyeurs.

En 1263, il fut permis aux lingères et aux vendeurs de souliers d'enfants et autres menues friperies, d'étaler le long des murs du cimetière des Saints-Innocents. Philippe le Hardi ayant à son tour fait bâtir une halle pour les cordonniers et les peaussiers, confirma les privilèges que son père avait accordés aux lingères et aux fripiers, privilèges qui furent encore confirmés par les rois ses successeurs.

Mais le roi Henri II acheta toutes les halles, pour les jeter à bas et construire celles qui existèrent jusqu'à l'établissement des Halles centrales. Nous les décrirons les unes et les autres, en temps et lieu.

 


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